Le bûcher des certitudes

Bernadette Pécassou

L’épopée sanglante

Nous sommes en 1609, au cœur du Pays Basque. Dans cette région encore imprégnée de rites et de mythes païens, un homme est chargé d’une mission ambitieuse par Henri IV : éradiquer la sorcellerie. Pierre de Lancre possède à la fois le goût du pouvoir et une foi inébranlable. Plein de certitudes, intraitable, il applique pour mener à bien sa mission une méthode radicale : brûler les corps pour purifier les âmes. Sur ces terres rudes à la langue impénétrable, désertées par les hommes partis en mer, les destins de quatre femmes vont s’entrecroiser. Amalia, la guérisseuse au cœur pur, Murgui, une adolescente à la beauté du diable éprise d’un jeune charbonnier, Graciane, la marguillière de l’église qui attend le retour de son marin, et Lina, prête à tout pour fuir la pauvreté et le mépris. Echapperont-elles à la folie de ce chasseur de sorcières ? Dans ce roman historique documenté et captivant, Bernadette Pécassou redonne vie à la figure cruelle de Pierre de Lancre. Elle rend aussi un émouvant hommage à ces femmes sacrifiées au nom de la religion. Lire la suite

256 pages | Couverture brochée en couleurs | Format: 150x220

EXTRAIT Quelques heures auparavant, dans une pièce du quartier général que la ville de Bayonne a mis à sa disposition, Pierre de Lancre faisait le point sur l’action à mener. De son bureau, il peut voir le fleuve rejoindre l’océan, et en a fait l’endroit où il vient s’isoler chaque soir pour écrire. Il a déjà publié chez l’éditeur Abel Langelier un ouvrage traitant de l’instabilité des hommes et de leur inconstance, dont il déduit qu’en Dieu seul gît la vraie constance à laquelle l’homme sage doit viser. Sur la question, il est intarissable. Pour lui, le mal vient de ce que tout change en permanence. Les rois se succèdent, les frontières se modifient au fil des conquêtes, les peuples émigrent ou sont décimés par les guerres ou les épidémies. Rien ne dure, pas même les promesses ou les serments d’amour les plus passionnés. Tout passe. Pierre de Lancre a été marqué au fer rouge par un jour fatal. Il avait à peine huit ans.

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