Le Petit Fougaud

Albert Ducloz

Accueillir et transmettre…

La ferme des Borie, un couple d’octogénaires spécialisés dans la fabrication du fromage du cru, l’artisou, trouve enfin un repreneur. Un repreneur au profil toutefois inattendu dans ce milieu rural : Deraa Mesyaf, son épouse Dercéto et leurs cinq enfants viennent de Syrie. Ils ont fui leur pays en guerre, détruit et ravagé de misère, et espèrent pouvoir reconstruire leur vie en France. Certes, ils ont beaucoup à apprendre : la production d’un fromage n’a rien à voir avec celle du célèbre savon d’Alep, que connaît bien Deraa. Mais la famille Mesyaf séduit les Borie par son courage, sa dignité et sa volonté tenace de s’intégrer. Toutefois, cette succession à des étrangers ne plaît pas à tout le monde, tout comme la relation naissante entre Amric, l’aîné de la famille Mesyaf, et Emilie Béréziat, une jeune fille du village… A plusieurs reprises, on trouve les barrières des vaches relevées. Bientôt, il n’y a plus le choix : il faut avertir les gendarmes. Pourtant, avec le temps, à force de travail et de patience, les Syriens parviennent à se faire accepter. Ils trouvent même en la famille d’Emilie de précieux alliés… Lire la suite

228 pages | Couverture brochée en couleurs | Format: 162x242x22

EXTRAIT Maman Borie avait préparé une bonne soupe toute simple : poireaux, carottes, pommes de terre, navets, raves. Pour lui donner son goût vellave et sa couleur, elle y avait ajouté un verre de lentilles vertes. Mon Dieu que cette soupe était bonne ! Habitués à la cuisine méditerranéenne d’Alep, relevée et épicée, les Syriens découvraient celle de chez nous, douce au palais et nourrissante. D’autant plus qu’une belle tranche de lard ajoutait son fumet à sa suavité. Après la soupe, maman Borie sortit le fromage aux artisous. Août est le mois des fruits rouges. Pour le dessert, elle les régala d’une tarte aux fraises préparée avec amour tandis que les hommes ramenaient les bêtes du pré. Tout ce repas, maman Borie l’avait accommodé avec Dercéto, Daniela et Kassandra. Il importait en effet que le plus rapidement possible la famille devînt autonome, qu’elle apprît à faire ses courses à Saint-Jean et à cuisiner les produits d’ici.

Chapeau

Dans ce roman singulier et profondément humain, Albert Ducloz nous parle de ruralité et de solidarité.

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