Le Pays des Celtes
Laurent Olivier
Conquise, la Gaule a perdu la parole. Sa mémoire était toute entière dans le souvenir inquiet qu'en avaient gardé ceux qui l'avaient soumise. Rome a fait oublier la Gaule. Puis on a cru la reconnaître dans les « Sauvages » de l'Amérique, ou bien reflétant, à distance, notre image : celle de « nos ancêtres les Gaulois ». Les découvreurs qui ont exhumé ses vestiges à partir de la fin du XIXe siècle, ont été surpris de la voir livrer des créations subtiles et magnifiques, que l'on croyait trop belles pour elle. Il a fallu attendre les surréalistes, comme André Breton, pour que l'on prenne la mesure de la force d'expressivité et de l'originalité de l'art gaulois. Nous y reconnaissons maintenant la marque d'une pensée et d'un savoir, voisin de celui de la science grecque. Depuis l'Antiquité, la mémoire de la Gaule n'est faite que de cette succession de redécouvertes, de réappropriations, qui sont autant de réinterprétations, de réactivations d'un passé évanoui, mais encore présent. Car la Gaule parle encore par ses traces, qui gisent dans l'épaisseur des textes et les profondeurs du sol. Loin des images convenues et des idées reçues, elles révèlent des pratiques sociales, des logiques culturelles, des perceptions du réel : un monde étrange et fascinant, si proche et si éloigné de nous. Lire la suite
368 pages | Couverture brochée en couleurs | Format: 153x240