Le roi est mort
Gérard Sabatier
Mourir est un art pour les rois. Ils ne peuvent pas se permettre de « rater » leur trépas car leur gloire serait ternie à jamais. La souffrance, la piété, le souci ultime des devoirs de l'Etat, voilà trois dominantes qui, si elles existaient déjà pour ses prédécesseurs (Charles IX mourut quasiment en apothéose après avoir reçu les ultimes sacrements qui furent administrés plusieurs fois à Louis XIII tel un traitement contre la maladie...), sont magnifiquement à l'oeuvre lors de la mort de Louis XIV, un modèle du genre. Le Roi-Soleil, décédé le 1er septembre 1715, avait vaqué aux affaires du royaume jusqu'à son dernier souffle et tenu à affirmer sa pleine maîtrise de l'événement. Il démontra ainsi toutes les vertus attendues du chrétien qui va paraître devant son Dieu en ayant satisfait à ses obligations. Le 2 septembre, le corps du maître de Versailles fut autopsié et embaumé, son coeur donné aux jésuites de l'église Saint-Louis de Paris. Puis le rituel des funérailles débuta avec le transfert de la bière à la basilique de Saint-Denis et ne s'acheva que le 21 octobre lors d'un service solennel au cours duquel le père Massillon, oratorien, clama en chaire : « Dieu seul est grand, mes frères ! » L'ouvrage contient plusieurs essais et de nombreuses illustrations. Lire la suite
352 pages | Reliure cartonnée illustrée | Format: 240x280